Etape 15 - Saint-Louis - Au coeur de la vieille ville coloniale
Lundi 24 septembre 2018. Après une très longue route, nous voici donc arrivés à Saint-Louis, la perle coloniale de l'ancienne Afrique occidentale française. Aujourd'hui classée au patrimoine mondial de l'humanité.

Mais pourquoi donc s'être installée ici, à quelques encablures de la frontière avec la Mauritanie ? Tout simplement parce que cette région du fleuve Sénégal, dont Saint-Louis est aujourd'hui la capitale, est l'une de plus riche du pays. Sorte d'oasis, elle témoigne de l'empreinte de l'homme sur la nature.

A peine arrivés dans la ville, nous allons manger un bout dans une petite gargotte située à l'entrée de la cité, puis Yérim organise pour moi une visite en calèche avec un jeune guide local. Carte blanche m'est donnée pour l'arrêter là où bon me semble. La liberté en quelque sorte.

Les premiers témoignages de l'existence de Saint-Louis date du XVIIe siècle quand un Normand a l'idée d'atblir un comptoir commercial sur l'île de Bocos, à l'embouchure du fleuve, avant de s'installer définitivement sur l'île où des fortifications sont élevées dès 1659... ce qui fait de Saint-Louis l'une des plus vieilles cités de l'Afrique équatoriale, avec 360 ans d'existence.

Cest de cette petite ville commerciale que commenceront à partir les premières expéditions vers l'intérieur des terres, le comptoir devenant très rapidement un point d'ancrage encore le commerce africain et américain. Moteur de ce développement : la gomme arabique... et la traite des esclaves.

Saint-Louis, comme Gorée plus au sud, atteint son apogée à la fin du XIXe siècle. Un député représente même les citoyens à l'Assemblée nationale. Et c'est encore à Saint-Louis que s'installe le siège du gouvernement général de l'Afrique occidentale française (ACF) en 1895.

Mais le vent tourne... La gomme arabique est détrônée par l'huile d'arachide dont les débouchés naturels sont les ports de Dakar et Rufisque. Dès 1902, le siège de l'AOF est transféré à Dakar. La ville ne s'en remettra jamais et va lentement décliner, tout comme le pouvoir des signares mariées à des Français dont les belles maisons colorées vont rapidement décrépir...

C'est ce lointain fantôme que mon guide me propose de me faire découvrir. D'abord les quartiers nord de l'île qui était au XIXe siècle le quartier le plus actif de l'île où se trouvaient les banques et la chambre de commerce. Les habitants, les métis et les chrétiens noirs (les gourmettes) se regroupaient autour de la cathédrale, tandis qu'à l'extrême nord s'étendait le quartier musulman où se dressait une mosquée achevée en 1847.

Autrefois, le quartier de la mosquée était marécageux. La légende raconte qu'un célèbre prêcheur musulman jeta alors sa canne au beau milieu de l'eau stagnante et il fut décidé de construire la mosquée à l'emplacement même où celle-ci s'était figée dans le marécage. Aujourd'hui, on peut voir un puits à l'emplacement précis où cette fameuse canne aurait atterri.

A travers cette longue balade, on découvre également les anciens ateliers de la marine impériale convertis aujourd'hui en un confortable centre culturel de 1.500 places.

Au passage, mon guide me fait observer ces petites maisons basses construites à l'époque par les premiers émigrants portugais.

Puis on revient vers le centre par la rue Khalifa Ababacar-Sy, on découvre la mairie à l'angle de la rue Seydou-Tall, puis le palais de Justice où le premier jugement fut rendu en 1875.

On passe ensuite au large de la maison Gaillabert, à l'angle des rues Blanchot et de France, habitée par le descendant d'une vieille famille créole.

Enfin, on arrive à proximité du port de Saint-Louis.




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